NLENFR
Les maisons et les autres bâtiments sont un levier essentiel pour la transition vers les énergies renouvelables. Notre patrimoine bâti est l’un des plus grands émetteurs de CO2 et dépend encore énormément des carburants fossiles.
Environ 95 % des bâtiments actuels ne satisfont pas les objectifs à l’horizon 2050. Leur performance énergétique doit être fortement améliorée. En d’autres mots : leur consommation doit être réduite grâce à une meilleure isolation et des installations plus efficaces. Nous devons en outre faire la transition vers les énergies renouvelables.
La rénovation de nos anciennes constructions doit passer par une meilleure qualité des logements. La production locale d’énergie permet de conserver les bénéfices pour les utilisateurs. En adoptant une approche globale, nous pouvons non seulement faire pression sur les prix, mais également renforcer le sens de la communauté et la cohésion sociale des quartiers.
Les exemples et les cas d’étude sont nombreux et tous plus fascinants les uns que les autres : des coopératives qui installent des panneaux solaires sur les toits des écoles, des villes qui installent des réseaux de chaleur, des wijkregisseurs (directeurs de quartier) qui facilitent le développement de communautés énergétiques locales, des entreprises privées qui préfinancent des rénovations énergétiques à grande échelle.
Nous ne sommes toutefois pas encore parvenus à développer une approche adaptée à tous les quartiers vieillissants construits aux 19e et 20e siècles. Le grand défi est de rendre les écoquartiers « mainstream ». Une approche globale devrait garantir que les projets faciles ou évidents ne soient pas les seuls à voir le jour.
Les éléments capitaux d’un écoquartier sont les suivants : la mobilisation des actions locales et collectives, le test de nouveaux financements pour les rénovations collectives, la mise à l’épreuve de modèles organisationnels et la coordination uniforme des projets énergétiques.
L’implication de tous les habitants d’un quartier relève du défi. Dans le meilleur des cas, les projets qui invitent activement chaque habitant ne parviennent à mobiliser que 10 % de ceux-ci. Pouvons-nous développer la capacité organisationnelle, le modèle économique et la confiance pour répondre aux besoins, aux problèmes et aux motivations des habitants ? Par exemple, l’isolation des constructions réduit la facture énergétique et combat l’humidité et les courants d’air. Les rénovations en masse créent également de l’emploi sur le plan local.
Que se passerait-il si notre approche impliquait différentes plateformes pour coordonner le déploiement des écoquartiers, des directeurs de quartier locaux qui connaissent le terrain et qui aident les habitants à mettre sur pied des sous-projets, le tout dans un cadre supralocal mettant à disposition des instruments, des connaissances et une logistique de financement et de monitoring ? Pourrait-on alors imaginer une accélération et une multiplication des écoquartiers ?